Handicap et altérité

Dans la mythologie grecque, Méduse est toujours décrite comme un monstre, victime de viol et de malédiction ; croiser son regard pétrifie (transforme en pierre). Au lieu de réfracter le regard, Méduse représente l’horreur terrifiante d’une altérité radicale.

Le handicap suscite, encore et toujours, le rejet.
Pour quelles raisons ? A l’origine de l’effroi, il y a des peurs archaïques, suscitées par l’anomalie, cette différence étrange qui inquiète.
En réalité, cette « inquiétante étrangeté » nous tend le miroir qui reflète une image dans laquelle nous répugnions à nous reconnaître, parce qu’elle nous conduit aux confins de l’humain.

C’est le paradoxe de notre société contemporaine : elle exalte le respect de la différence, mais elle veut en même temps éradiquer toute différence, déplaisante ou anormale.
Dès lors, la prévention du handicap ne s’apparente-t-elle pas à un « eugénisme doux », selon la formule du philosophe JF Mattéi ?

Pour comprendre l’enjeu de cette formule, il convient de faire retour sur l’histoire des représentations du handicap dans les sociétés occidentales.

Intervenant  Bernard BENIT

Études universitaires de philosophie : à Paris 8 – Vincennes – St Denis (licence et maitrise), puis à Paris 1 Sorbonne (DEA sur Bergson) et enfin à Paris 10 Nanterre ( Doctorat / sujet de thèse : Deleuze. La pensée sans image, publiée en 2 volumes aux Éditions L’Harmattan en 2018 ).

Enseignant de philosophie durant 10 ans en lycée (en Seine et Marne). Puis, enseignant-formateur à l’IUFM de Melun et à Paris 12 Créteil (UPEC- ESPE) pendant 25 ans, en formation initiale (Master 1 et Master 2 des métiers de l’enseignement et de l’éducation) et en formation continue.

Professeur à la retraite depuis 2020, mais néanmoins très actif.

Tarif : gratuit pour les adhérents, 5 euros non-adhérents