Secrets et transparence de l’État
Catégories d’Évènement:
jeudi 2 avril 2026 de 14h30 à 16h00

Les régimes démocratiques se sont construits en opposition aux secrets sur lesquels étaient fondés les régimes antérieurs. Par exemple, les régimes monarchiques cultivaient les secrets, en s’appuyant notamment sur des conseillers occultes et une police secrète. Avec la démocratie, s’impose progressivement, pour l’État, la transparence, garantie des valeurs démocratiques et condition de la participation des citoyens à la vie démocratique.
Pourtant, les secrets semblent être la condition nécessaire de l’exercice du pouvoir. Non seulement l’art de gouverner est lié aux secrets, mais ils paraissent nécessaires au nom de la raison d’État. Quant à la transparence, elle ne manque pas d’avoir des effets délétères : elle favorise certes l’émergence de réseaux d’information. Mais lorsque l’information devient un enjeu de pouvoir, la transparence ouvre la voie à la manipulation de l’information à des fins étrangères à l’intérêt général.
Dès lors, se pose le problème du rapport entre la transparence de l’État et les secrets : au nom de la transparence, l’État doit-il proscrire les secrets ? Ou les secrets sont-ils compatibles avec l’idéal démocratique ? S’ils sont compatibles, comment l’État peut-il garantir un juste équilibre entre la transparence et les secrets ?
Pour résoudre ce problème, il faut d’abord analyser les concepts de secret et de transparence, pour mieux comprendre leur antagonisme. Ensuite il faut examiner les moyens, c’est-à-dire les dispositifs, mis en place par l’État pour garantir les secrets jugés légitimes. Cet examen se présente sous la forme d’une double interrogation. D’une part, comment l’État organise-t-il la dissimulation des secrets ? Autrement dit, que sont les « services secrets » ? D’autre part, par quelle législation l’État protège-t-il les secrets, au nom du respect des citoyens ? Et qui en sont les garants ?
Intervenant : Bernard BENIT
Docteur en philosophie (thèse sur Deleuze : «La Pensée sans image», publiée en 2 volumes aux Éditions L’Harmattan en 2018), a enseigné dans le Secondaire, puis dans le Supérieur (Université Paris-Est Créteil) jusqu’en 2020. Ses travaux, portant sur l’œuvre de Deleuze, ont été publiés aux Éditions L’Harmattan : Deleuze. L’usage de l’art (2022) et Arbre et rhizome (2025).
Il intervient régulièrement à l’UPTC (Cahors) et à l’UTL de Prayssac.
